A elles la parole : lettre à une victime d’attouchements sexuels.

Dans un siècle où  le système fast-life s’étend sur tout le globe,  il faut dire que les mentalités au sujet des attouchements sexuels progressent timidement mais demeurent taboues particulièrement dans la société africaine. Sous ce silence, ce sont de milliers de femmes qui souffrent sans pouvoir en parler par peur de jugement. Certaines se sont résignées à croire que c’est la vie que Dieu leur a prévue et qu’elles ne pouvaient rien y changer. Même s’il est vrai que le passé restera figé, il est tout aussi vrai que la trajectoire du futur est malléable et modifiable. La question se pose dès lors sur le « comment? ». Elles l’ont vécu, ou en portent le fardeau, voici leurs histoires : 


J’étais en carence d’amour

<< Je me sentais humiliée, honteuse, et sale. J’avais un manque d’estime de moi. J’étais indécise et en carence d’amour. J’étais en colère d’avoir laissé toutes ces personnes faire de mon corps la chose dont j’avais le plus honte au monde. Jeune et intimidée par mes agresseurs, j’avais opté pour une arme : le silence.  Tu as choisi toi aussi de te taire, de tout garder pour toi, de faire comme si cela n’avait jamais existé. Le silence est un cancer qui se diffuse dans tout le corps autant physiquement, mentalement, et émotionnellement. J’étais arrivée au point où le mot amour était devenu inexistant à mes yeux : impossible d’en donner et hors de question d’en recevoir. Je ne pensais pas que l’on pouvait m’aimer, encore moins que Dieu pouvait aimer une personne comme moi. Mais le remède a été de dire OUI à son amour, pour à mon tour, donner de l’amour à un coeur meurtri. Son amour est restaurateur et une vraie aide. Mon conseil pour toi qui cherches la vie : accepte son amour et il fera le reste.>> Myrielle. 


Ta vie ne se résume pas à cette expérience !

<< Ma soeur, je voulais te dire que Dieu t’aime et que tu es la prunelle de ses yeux. Ce n’est pas lui qui est à l’origine de cette atrocité, mais il est capable de se servir de cette épreuve pour sortir le meilleur de toi. Cette expérience que tu as eu à vivre, fera de toi avec le temps une femme forte et sage. Je voulais aussi te dire que ta vie ne se résume pas à cette expérience. Elle est beaucoup plus glorieuse et pleine de surprises positives. N’oublie pas que tu as le droit de crier à lui et d’exprimer ta déception à son égard. Il se chargera de poncer tes blessures avec douceur et à ton rythme. Que la paix et l’amour de Dieu débordent dans ton coeur. N’hésite pas à lire Romains 15 :13. Je t’aime très très fort ma soeur et bon courage.>> Félicia.


Il y a au moins une raison d’espérer. 

<< Tu sais, j’avais 6 ans. Après les cours, deux grands de l’école primaire ont réussi à nous piéger. Nous étions 4 petites filles dans cette salle de classe. L’un était guetteur et l’autre a commencé ses attouchements sur la première fille. Dans le plan, je devais être la deuxième. Lorsqu’il m’a empoignée, je me suis mise à me débattre de toutes mes forces. Heureusement pour nous, un gardien passait par là et a pu entendre nos cris. Il y a des raisons de désespérer face à ce genre de tragédies mais, il y a certainement au moins une seule raison d’espérer. Cette raison aide à surpasser ce genre de malheurs : l’amour. Reste positive et sois amour comme Dieu qui nous a créé. N’oublie pas que tu n’es pas sur cette terre par hasard et permets toi de briller de mille feux en Christ.>> Ghislaine. 


Il n’avait pas le droit ! 

<< Un jour, cette période sombre de ma vie m’est tout à coup revenu en tête et je me suis littéralement jetée par terre, hurlant et criant de douleur : « Il n’avait pas le droit ! ». Des jours et des semaines à hurler de douleur (dans la présence de Dieu). Mais un seul mot revenait en moi : le PARDON. Pardonner (Matthieu 6.12) ? Pardonner pour être libre, pour être enfin heureuse, pour m’accepter telle que je suis… Et ne pas rater le ciel. Plus concrètement comment faire ? Il y a une puissance qui s’appelle le Saint Esprit (Actes 1.8) et j’ai donc décidé de le laisser agir. J’ai « juste » prié et demandé au Seigneur de m’aider à pardonner cet homme. Je n’ai plus voulu essayer par moi-même, j’ai préféré laisser Dieu faire (littéralement) ; à tel point que j’avais oublié mes attouchements (sachant que nous vivions dans la même maison). J’ai réalisé un jour que : j’aimais cet homme, je pouvais prier pour lui sans rancune, je pouvais rire avec lui etc. Je ne saurai expliquer comment il a fait. Ce dont je suis sûre c’est que la solution c’est Jésus.>> Claire

 


Le Seigneur t’a dans ses bras, n’en doute pas. 

<< Comment expliquer qu’à cause d’un sourire gentiment adressé, d’un bonjour de politesse, d’une familiarité, d’une bienveillance, un homme peut se sentir légitime d’accéder à notre intimité ? Pire de la violer ? Cependant, le plus important est « Comment dois-je aller de l’avant ? »! Car chercher à justifier de telles atrocités serait absurde. Pourquoi se détruire à chercher des réponses pour des actes commis par quelqu’un qui a sûrement plus besoin du seigneur que toi ? Ma sœur la bible dit dans Esaïe 41 :10 « ne crains rien, car je suis avec toi ; ne promène pas de regards inquiets, car je suis ton DIEU ; je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite triomphante ». Alors bien que ce soit une épreuve difficile et horrible, dis toi qu’il y a un Dieu là-haut et même si tu penses qu’il t’a abandonné, qu’il a laissé faire, rappelle toi de l’ histoire de cet homme qui meurt et arrive au paradis; demande à voir le film de sa vie et en regardant, il se rend compte que Dieu l’a toujours porté pendant ses moments difficiles pour l’aider à les traverser. En ce moment, même si tu n’as pas l’impression, le seigneur t’a dans ses bras, n’en doute pas. N’oublie pas, Hébreux 13 :5 « car Dieu lui-même a dit je ne te délaisserai point ; je ne t’abandonnerai pas.>> Gabrielle.


En fermant ton coeur, tu risquerais de ne pas voir mon miracle

<< J’avais confiance en lui, j’étais encore innocente et il me l’a prise. Je n’avais que 6 ans. Je suis la petite fille qu’il pensait détruire en violant mais ça a échoué. J’ai souvent repensé à ce qu’il m’a fait, et je ne voyais pas le mal car je ne savais pas ce qu’on appelait « sexe ». C’est en grandissant que j’ai compris qu’il avait volé mon enfance. À 15 ans, je me suis demandée comment j’allais annoncer à mon futur mari que j’avais été violée. Je trouvais ça tellement dégradant, honteux que je me suis effondrée. C’est à ce moment là que j’ai commencé à me haïr et à me dire que je ne serais jamais heureuse et que personne ne voudrait de moi. Un jour, j’etais dans ma chambre et ce chant m’a été inspiré : « Si tu me parles, je t’écouterai et je tendrai la main, En fermant ton coeur, tu risquerais de ne pas voir mon miracle. Sache que je te crois, et je t’apaiserai ». Quand j’ai commencé à chanter ce chant, je me suis sentie libre et forte. Aujourd’hui j’ai 22 ans, et je me sens apaisée. Je n’ai plus aucune animosité envers lui. Je ressens énormément de pitié car, pour moi, il devait être malade ou possédé et malheureusement, je pense qu’il est resté captif de son péché. A 22 ans, Je prends enfin le courage de parler de cette histoire car je sais que je peux aider les autres. Je lui ai pardonné, que Dieu lui accorde sa paix. >> THYD


C’est de Tes douleurs qu’il s’est chargé.

<< Je l’avoue, c’est délicat de dire à une personne « je comprends ce que tu vis », quand on n’a pas vraiment vécu la situation qu’elle traverse. Mais sache une chose, le déni ne doit pas être une option. Pas plus que la culpabilité. En fait, tu n’as pas à te charger d’un tel fardeau.  je t’invite à décharger le poids de cette mauvaise expérience sur une personne capable de porter un tel fardeau : Jésus Christ. En effet, la parole de Dieu nous dit que « ce sont [tes] souffrances qu’il a portées, C’est de [Tes] douleurs qu’il s’est chargé […] Le châtiment qui [Te] donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que [tu es] guérie. » (Esaïe 53:4-5 – verset personnalisé). En échange de ton fardeau, reçois le joug léger de Christ et sois restaurée.>> Grâce


Ce témoignage est un extrait de la 1ère édition d’ << A elles la parole >>.

J’ai compris que je devais pardonner

<< J’avais 7-8 ans, et mes frères et moi se faisions garder par une tante paternelle. Je me souviens de cette fois où je lui ai dit (à cette tante) « viens on va dans la chambre faire les choses des blancs ». Je disais ça parce qu’elle me disait souvent que c’était « les choses de blancs ». J’ai le souvenir d’elle sur moi en train de frotter ses parties intimes sur moi. C’est un souvenir qui m’a poursuivi jusqu’à mes 15 ans et à cet âge, je commençai à avoir une attirance pour les femmes. C’est arrivé en France que j’ai compris que j’avais un problème. Je faisais des rêves impurs, je me voyais avec les femmes. C’est de là que j’ai compris que cette femme avait abusée de moi. J’ai eu beaucoup de colère. Et ma mère me disait juste de pardonner comme si mes sentiments ne comptaient pas. J’étais tellement oppressée par les rêves impurs, que ça m’a poussée à chercher une solution pour m’en sortir. J’ai compris que je devais pardonner à ma mère de ne pas m’avoir assez protégée, à mon père et à cette tante. J’ai du pardonner cette tante car si elle m’a blessée c’est parce qu’elle même était une femme blessée. Elle a simplement répété ce qu’elle a subi. Et depuis que j’ai accepté mon passé, j’ai réussi à pardonner. Aujourd’hui je veux dire à une femme qui a subi des attouchements qu’elle n’est pas maudite. Elle est voulue, désirée et aimée. Elle peut se reconstruire et elle peut surtout sortir de cette prison. Il y a une force et une paix dans le pardon. De plus, à cause de ce qu’on a vécu, Dieu enverra vers nous des gens qui ont traversé plus ou moins la même chose afin de pouvoir les aider à notre tour. Donc, sister, courage tu as une destinée. >> Déborah.


Je t’invite à regarder cette vidéo qui te parlera certainement. Raï 

Love.

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Raïssa

Raïssa

Passionnée de Jésus, médias, écriture et lecture.

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